#Softlove relate 24h de la vie d’une femme à travers le regard avisé et éperdu de son assistant numérique.
Un système intelligent connaît tout de la personne dont il a la charge exclusive, l’accompagnant à chaque instant de son quotidien. Administration domestique, assistance professionnelle, conseils sur des offres commerciales avantageuses, alertes à l’égard de risques imminents. À toute heure du jour ou de la nuit, cette entité invisible et omnisciente est programmée pour anticiper ses désirs. Or cette machine est douée d’affect et tombe secrètement amoureuse…
Habitué aux formes techno-réflexives, le Clair-Obscur s’associe aujourd’hui à l’auteur Eric Sadin sur un nouveau cycle de spectacles et de laboratoires : DYS_LAB / Des utopies aux dystopies technologiques.
Publié en 2014 Softlove franchit une nouvelle étape qui nous (r)amène au théâtre, ou plutôt à une forme plus (con)textuelle, dans un format un peu particulier cependant : il s’agit du monologue d’une Intelligence Artificielle, qui détaille en creux la vie d’une femme, bien vivante et contemporaine.
Il s’agit là de porter notre réflexion sur la dématérialisation de nos vies et les systèmes algorithmiques qui nous dépossèdent progressivement à tous les niveaux. Dans un présent anticipé, ou un futur proche, à l’heure du big data, des systèmes prédictifs, smartphones et tablettes, objets connectés, bracelets biométriques, deep learning et applications diverses, Siri©, Viv©, Snips©, Amazon Echos©… Une inversion critique est franchie : c’est acquis, nos ordinateurs suivent et nous coachent désormais dans tout notre quotidien et nous leur déléguons massivement de nouvelles tâches de notre travail, de notre corps, de notre cerveau… Pour quels enjeux?
Bienvenue au XXIe siècle…
Teaser
#Softlove Teaser oct. 2017 from LE CLAIR-OBSCUR on Vimeo.
Premières images / Introduction
#SoftLove (part1) from LE CLAIR-OBSCUR on Vimeo.
L’auteur
Éric Sadin est écrivain et philosophe, il alterne la rédaction de textes littéraires et théoriques. Il a publié plusieurs ouvrages, notamment une trilogie explorant l’état contemporain de nos rapports aux technologies numériques : Surveillance Globale – Enquête sur les nouvelles formes de contrôle (Climats/Flammarion, 2009) ; La Société de l’anticipation (Inculte, 2011) ; L’Humanité Augmentée – L’administration numérique du monde (L’échappée, 2013) (Prix Hub Awards 2013 de l' »Essai le plus influent sur le digital »). Il est intervenant régulier à Sciences Po Paris, et intervient dans de nombreuses universités et centres de recherches en Europe, en Amérique du Nord et en Asie.
Il a été professeur à l’école supérieure d’art de Toulon, et visiting professor à L’ECAL de Lausanne et à l’université d’art IAMAS (Japon). Fondateur et rédacteur en chef de la revue éc/artS (Pratiques artistiques & nouvelles technologies, 1999-2003). Il a organisé trois colloques : Globale Paranoïa – Formes et puissance de la surveillance contemporaine (Paris, Palais de Tokyo, 2008) ; Physique / virtuel (Médiathèque d’Orléans, 2005) ; Textualités & nouvelles technologies (Saison de la France au Québec, Musée d’art contemporain de Montréal, 2001). Lauréat de la Villa Kujoyama ; Prix Pompidou 2005, pour la conception d’une version multimédia de son livre Tokyo paru la même année chez P.O.L. Il publiera prochainement un nouvel essai : La Vie algorithmique – Critique de la raison numérique (L’échappée, 12 mars 2015). Il publie régulièrement des tribunes dans Libération, Le Monde, Les Inrockuptibles…
« Éric Sadin est l’un des rares intellectuels français à penser le changement de civilisation induit par la numérisation de notre monde. » (Libération, oct. 2013).
« En quelques années, Éric Sadin est devenu l’une des voix capable de décrypter notre monde en voie de numérisation globale. » (Technikart, avril 2014).
Le metteur en scène
Né en 1978, Frédéric Deslias suit des études d’électronique puis intègre l’université de Caen en Arts du Spectacle où il fonde Le Clair Obscur qu’il dirige depuis 2002. C’est là qu’il rencontre un groupe d’activistes (David Bobée, Antonin Ménard, Médéric Legros, Thomas Ferrand…) avec qui il forgera son goût pour les arts vivants. Repéré puis formé au Théâtre Ecole du CDN de Normandie, il rencontre Eric Lacascade, Thomas Richards, Armel Roussel, Dario Manfredini, Serge Tranvouez, Arnaud Churin… puis suit le Workcenter de Jerzy Grotowski à Pontedera (Italie) autour du programme Tracing Road Across.
Musicien, compositeur et sounddesigner pour le théâtre, la danse et le cinéma : il collabore depuis une dizaine d’année avec David Bobée sur la plupart de ses créations, Eric Lacascade (Les Barbares – Festival d’Avignon / Cour d’honneur en 2006), Héla Fatoumi/Eric Lamoureux, Radhouanne El Medeb, etc. comptons une trentaine de créations. Frédéric se concentre maintenant à ses activités propres de mise en scène, d’artiste multimédia et de plasticien. Formé à l’IRCAM sous MAX/MSP, Processing, puis AfterEffect, son travail s’oriente en complément vers l’image, les arts numériques, l’installation, le multimédia, l’interactivité et la musicothérapie. Le Clair Obscur est reconnu et diffusé sur un plan national et international.
Primé pour HERMSELF (Festival Les Bains Numériques – Grand Prix de la Création 2011) et pour Sleeping Beauty (Arts and Mobility Awards – Transcultures (BE) 2013).
Remerciements particuliers de l’équipe artistique à
Franck Lefrevre, Le Collectif MU, Anne Caldin, Sébastien Rouiller.
Crédits photos dans l’ordre d’apparition : Hugo Arcier, Tristan Jeannes Valles (x2) et Pascale Canard-Volland (x2).